Mur des cons : la présidente du Syndicat de la magistrature mise en examen
Publié le Par Roxane Bayle
jastrow75 - Flickr
La mise en examen de Françoise Martres, présidente du Syndicat de la magistrature, remonte au 17 février dernier, pour "injures publiques".
Le "mur des cons" était un panneau d'affichage, couvert de photos d'hommes politiques (le plus souvent de droite) d'intellectuels et de journalistes mis à l'amende par les magistrats : on y trouvait Nicolas Sarkozy, Patrick Balkany, Etienne Mougeotte, Eric Zemmour ou encore Jacques Attali. Ce tableau était accroché dans la salle principale des locaux du syndicat de la magistrature. Il a été découvert au mois d'avril 2013, par une vidéo tournée en caméra cachée publiée sur le site Atlantico.
Cette liste noire avait provoqué la colère d'hommes politiques, de gauche comme de droite. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait été saisi par la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui faisait part de son indignation. Le seul qui avait pris la défense du Syndicat de la magistrature est Jean-Luc Mélanchon, au nom de la liberté d'expression.
Le Syndicat de la magistrature dénonce un "acharnement"
La présidente de ce syndicat, Françoise Martres, a été mise en examen le 17 février dernier, pour "injures publiques", en sa qualité présumée "d'éditrice" de cet affichage. Une mise en examen qu'a condamné le Syndicat de la magistrature, parlant d'une "manipulation grossière" : cet "acharnement n'a qu'un seul but : museler un syndicat qui les gêne et qui a fait de la défense des libertés publiques un combat".
Clément Weill-Raynal, le journaliste auteur de la vidéo avait été mis à pied par la direction de France Télévisions, pour "ne l'avoir pas informée" qu'il en était à l'origine, pendant 7 jours : "En vertu de la loi sur la protection des sources des journalistes, je n'avais pas à informer ma direction que j'étais l'auteur des images " avait-il assuré. Il avait d'abord publié sa vidéo sur le site Atlantico, avant de convaincre France Télévisions de la publier, tout en dissimulant le fait d'être à l'origine de la vidéo.