Un viticulteur bio jugé pour avoir refusé d'utiliser un insecticide
Publié le Par Roxane Bayle
Titi Macro - Flickr
Emmanuel Giboulot, vigneron bio à Beaune (Côte-d'Or) est jugé aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Dijon. Il avait refusé d'utiliser un insecticide luttant contre la cicadelle sur ses vignes.
C'est un arrêté préfectoral qui est à l'origine de ses ennuis judiciaires : Emmanuel Giboulot, vigneron de Beaune, est jugé aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Dijon, pour ne pas avoir pulvérisé un insecticide sur ses vignes, contre la cicadelle, un insecte porteur de la flavescence dorée, maladie de la vigne très contagieuse et responsable de pertes importantes chez les vignerons.
Une décision "par choix idéologique"
Or, l'arrêté préfectoral pris en juin 2013 obligeait tous les vignerons à utiliser ce produit. Suite à un contrôle de l'inspection de la direction régionale de l'agriculture en juillet, Emmanuel Giboulot s'est retrouvé convoqué au commissariat, au mois de juillet. Pour n'avoir pas respecté "par choix idéologique l'arrêté préfectoral", il risquait jusqu'à 6 mois de prison et 30000 euros d'amendes. Finalement, le parquet a requis une simple amende de 1000 euros, dont la moitié avec sursis.
Tout insecticide n'est pas neutre pour l'environnement
A l'audience, Emmanuel Giboulot a justifié son choix en déclarant que "même l'insecticide le moins polluant contre la cicadelle tue les abeilles et la faune auxiliaire". Il veut protéger ses vignes, mais avec des méthodes naturelles qui ont fait leurs preuves, comme l'argile ou la fougère : "Cela fait plus de trente ans que je travaille à préserver les équilibres écologiques de ma vigne avec d'excellents résultats et sans produit chimique" a-t-il avancé. "Est-ce qu'on va donner de la chimiothérapie à quelqu'un, en prévention d'un éventuel futur cancer ?" a-t-il ajouté pour dénoncer les traitements insecticides préventifs, qu'il ne juge pas neutres. Son avocat a plaidé la relaxe. La décision a été mise en délibéré le 7 avril.