Rejet du Sénat de l'interdiction du maïs OGM

C'est une question qui continue de diviser, aussi bien au niveau national qu'européen. La proposition de loi d'Alain Fauconnier, député socialiste, proposant l'interdiction de la culture de maïs OGM, a été rejetée par le Sénat, par 171 voix contre 169. Ses membres ont même adopté une motion d'irrecevabilité présentée par Jean Bizet, sénateur UMP.

Si "ce rejet n'entame pas la détermination du gouvernement à les interdire" selon des propos du ministre de l'Ecologie Pierre Martin, une éventuelle interdiction du maïs transgénique interviendrait trop tard car elle serait votée après les semis de printemps. L'Assemblée Nationale devrait examiner ce texte au mois d'avril prochain.

Des dégâts sur la biodiversité ?

La seule culture OGM pour le moment autorisée en Europe est le MON 810 : pour les exploitants, ce type de culture n'est qu'une activité agricole, qui a la caractéristique de résister à un insecte envahisseur, la pyrale du maïs. Pour les défenseurs de l'environnement, ces céréales transgéniques pourraient affecter l'environnement, comme par exemple rendre les insectes plus résistants.

C'est une question qui inquiète également le gouvernement, qui s'apprête à signer en urgence un décret d'interdiction. Chose qu'avait également fait le gouvernement de François Fillon, par deux fois. Les textes ont été annulés par le Conseil d'Etat, à cause d'un problème d'ordre juridique : pour interdire les cultures OGM, il faudrait que la France démontre que le MON 810 présente "un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l'environnement".

Dix-neuf états de l'Union Européenne ont voté contre l'introduction d'un autre maïs transgénique sur le continent, le TC1507, contenant des bactéries insecticides, le 11 février dernier.