Tous ces plans sociaux qui attendent le prochain président.
Publié le Par Jennifer Declémy
Un des dossiers les plus brûlants du prochain quinquennat menace d'être la prochaine vague de plans sociaux qu'annoncent depuis des mois les syndicats et salariés.
Ils avaient fait leur apparition dès le début de l’année 2012 et avaient eu comme conséquence de voir la plupart des candidats à la présidentielle débarquer dans les usines menacées de plans sociaux, avec en outre des interventions de la part du chef de l’état sortant pour sauver ces entreprises et des propositions de lois déposées par les socialistes à l’Assemblée nationale. Or, selon des sources syndicales très précises, après le 6 mai, une multitude de plans sociaux devraient survenir dans toute la France, et menacer encore plus une situation de l’emploi désastreuse.
« Nous craignons des plans sociaux pour différentes raisons » s’inquiète Jean-Claude Mailly, dirigeant de FO, dont « le ralentissement économique » et l’attente de certaines entreprises de procéder aux plans sociaux à partir du mois de mai « pour ne pas faire de vagues pendant la présidentielle ». « Des projets sont en cours dans les entreprises comme Air France, dans les télécoms, donc ça peut faire mal, il peut y avoir une vague, après la présidentielle, de plans sociaux (…) Quand ça touche les grandes entreprises, derrière ça touche les sous-traitants, donc on a une forte inquiétude là-dessus » a expliqué le responsable syndical, relayant les craintes exprimées depuis des semaines par les salariés concernés et les syndicats.
Cela fait deux mois maintenant que François Chéréque a évoqué une intervention du ministre de l’emploi Xavier Bertrand auprès des groupes industrielles pour qu’ils ne mettent en œuvre leurs plans sociaux à l’après-présidentielle. Si le Gouvernement réfute, le candidat socialiste a déjà prévenu « je ne laisserai pas faire ce cortège de plans sociaux qui auraient été différés et il y aura des responsabilités à prendre au sommet des entreprises ».
Depuis le mois de janvier, des interventions politiques ont déjà eu lieu à Lejaby, Photowatt, Petroplus, la fonderie du Poitou et en ce moment auprès de Néosécurité, mais beaucoup d’autres entreprises sont en difficulté actuellement et seraient directement concernées par les suppressions d’emplois par le biais de plans sociaux. D’ailleurs, « la deuxième partie de l’année s’annonce cinglante en termes de suppressions d’emplois » prévient déjà le Conseil économique et social, se basant notamment sur la prévision de croissance entre 0,2 et 0,4%.
« Nous redoutons une recrudescence des destructions d’emploi dans l’industrie exposée aux exportations et dans les secteurs liés à la consommation en raison de la baisse du pouvoir d’achat » s’inquiète la CFDT, mais on retrouve les mêmes craintes dans la chimie, le textile, la métallurgie et l’automobile. Dans ce dernier domaine industriel, le cas de PSA Aulnay est particulièrement emblématique dans la mesure où les salariés se battent pour la défense de leur usine depuis des mois et le président sortant a d’ailleurs rencontré les syndicats et le PDG de PSA avant le premier tour. Le cas de Florange est également toujours sur la table et les salariés continuent de se mobiliser.
En réalité, ce sont de grandes entreprises qui sont actuellement concernés par cette menace de multiplication des plans sociaux : PSA, Air France, Novatrans, la SNCM, Axa, Cofinoga, France Telecom, Technicolor, Areva, Presstalis, Carrefour ou encore Fralib pourraient connaitre des centaines de destructions d’emplois. Une vague de plans sociaux qui inaugurerait un très mauvais départ pour la prochaine équipe gouvernementale qui sera au pouvoir.