Assassinat des trois militantes kurdes : la thèse du tueur d'Etat renforcée
Publié le Par Roxane Bayle
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Un enregistrement sonore retrouvé par les enquêteurs établirait un lien entre l'assassinat de Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Söylemez, militantes du parti des travailleurs du Kurdistan, avec les services turcs de renseignements.
Un an après le froid assassinat des trois militantes kurdes du PKK, près de la gare du Nord à Paris, de nouveaux éléments pourraient bientôt relancer l'enquête.
Cette nouvelle preuve réside dans une vidéo, postée sur Youtube, avant les assassinats des trois jeunes femmes, et repris par plusieurs médias turcs et kurdes : on y entend la voix d'Ömer Güney, le tueur présumé actuellement en détention, et deux responsables des services turcs, parler de ses cibles potentielles, dont plusieurs dirigeants kurdes et l'une des victimes, Sakine Cansiz, et des détails opérationnels de sa mission, tels que le téléphone crypté ou les armes utilisées.
Vidéo transmise par un proche du suspect
L'enregistrement met clairement en évidence le rapport hiérarchique entre Ömer Güney et les deux représentants des services turcs : "Après avoir écouté cet enregistrement, nous pouvons affirmer avec certitude qu'il s'agit bien de la voix d'Ömer Güney " a réagi ce matin la Fédération des associations kurdes de France.
La bande a été transmise à l'organisation par un proche du principal suspect. Elle devrait être authentifiée par les autorités françaises. Elle devrait confirmer, ou infirmer, la thèse du crime d'Etat commandité par la Turquie. Cette dernière, par la voix de son ministre de la justice, Bekir Bozdag, parle d'une "campagne de dénigrement" contre les services turcs. Le PKK lui, réaffirme qu'il y a un complot contre les membres de son parti. Quant à Ömar Güney, toujours en détention, il continue de clamer son innocence malgré les preuves qui continuent à s'accumuler contre lui.
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