Salle de shoot dans le Xe arrondissement de Paris : une soirée de débats houleux

Comme prévue, la réunion d'information organisée hier, 11 juin, a tourné à la foire d'empoigne. Le maire PS du Xe arrondissement, Rémi Féraud avait convié les riverains à une discussion pour évoqué la mise en place du dispositif de la salle de shoot et – éventuellement – entendre les craintes et les doléances des habitants du quartier de la gare du Nord. Des membres de divers collectifs de riverains comme «Vivre Gares Nord & Est» et l'association «Franz Liszt» sont intervenus dans le débat.

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Il y a un peu plus d'une semaine, ils avaient manifesté devant la maire de l'arrondissement. Les opposants à la salle de shoot disaient craindre un «accroissement du nombre de dealers aux alentours des écoles» ou encore une «dégradation supplémentaire de l'image du quartier de la gare du Nord, première gare d'Europe».

Hier soir, ces opposants ont à nouveau donné de la voix dans une ambiance tendue. Les riverains ont redit leur déception de ne pas avoir été consultés sur un «projet hasardeux, approximatif et [réalisé] dans la précipitation». Lors de la réunion, Geneviève Bachelet, ancienne psychologue, citée par l'AFP, a ajouté : «On a trois hôpitaux dans le quartier. Les toxicomanes sont des malades, comme les alcooliques, il faut les mettre dans un hôpital.»

Débat télévisé

Si après presque trois heures d'une discussion parfois très houleuse, le maire mis fin à l'échange – promettant d'autres réunions – l'empoignade s'est poursuivie sur le plateau de Soir 3 sur France Télévision. Débattaient Rémi Féraud, Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement, ainsi que le président de «SOS Addiction», William Lowenstein.

Le maire du Xe a tout d'abord rappelé que le dispositif de la salle de shoot visait à mettre en place «une démarche de soin et un parcours d'insertion». Il a mis en avant le fait que la salle de shoot pourrait éloigner les drogués des lieux de vie des habitants du quartier de la gare du Nord. Philippe Goujon lui a rétorqué que ces salles constituaint «une fausse bonne idée» et a dénoncé le «message terrifiant qui est que l'Etat baisse les bras» devant le problème de la consommation de drogues dures.

Le député-maire du XVe a souligné que la loi interdisait la consommation de drogue et que la décision des autorités municipales pourrait tomber «sous le coup de loi». William Lowenstein – qui a vivement débattu avec Philippe Goujon – s'est prononcé pour les salles de consommation médicalement assistées et en a appelé «à la sagesse», se défendant de tout laxisme.