Vers une guerre des drones à Paris ?
Publié le Par Antoine Sauvêtre
flickr - Ars Electronica
Pour la deuxième nuit consécutive, des drones ont survolé plusieurs endroits de la capitale. Le dispositif policier a été amplifié pour tenter d’identifier les pilotes, toujours introuvables. Comment peuvent s’y prendre les autorités pour lutter contre ces petits objets volants ?
Le survol de Paris par des drones n’est peut-être l’œuvre que de petits plaisantins, avides de belles images et désireux de défier les autorités. Si le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a assuré qu’il « n’y avait pas d’inquiétude à avoir », le sujet n’en est pas moins « pris très au sérieux ». Dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 février, plusieurs aéronefs ont été repérés en train de voler au-dessus de la capitale pour la deuxième nuit consécutive. Une pratique interdite et condamnable.
Après le survol de plusieurs centrales nucléaires par ce type d’objets à la fin de l’année 2014, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve assurait sur France Info qu’il y avait « des dispositions de prises à ce sujet » et qu’il existait « des dispositifs de neutralisation » qu’il a cependant refusé de détailler. Pourtant, à Paris, les autorités chargées de l’enquête n’ont pas réussi à identifier les pilotes. Les petits engins sont même revenus tranquillement entre les mains de leurs propriétaires après leurs escapades nocturnes.
Le drone chasseur
Les « dispositifs » existent pourtant bel et bien. Le groupe Assmann a par exemple mis au point un « drone intercepteur ». Autrement dit, un drone chasseur de drones. Dans une vidéo aux allures de Mission impossible, la société a fait la démonstration de son engin. Equipé d’un filet lesté par deux balles de tennis, il repère sa proie puis l’attrape avant de la faire redescendre au sol. Relativement peu onéreuse, la manipulation n’est cependant ni simple, ni sûre, comme le montre la fin de la vidéo.
Laser et brouilleur d’ondes
La Chine a, elle aussi, inventé son appareil anti-drone. Un laser doté d’un système de visée serait capable de détecter le drone indésirable, de le suivre et de brûler ses composants. Le tout en cinq secondes seulement. L’armée américaine envisagerait de mettre en pratique un système similaire mais pour l’heure, peu d’informations circulent même si le constructeur assure qu’il est redoutablement efficace contre les petits engins volant à basse altitude.
De son côté, l’armée russe a opté pour un autre système : le brouilleur d’ondes. Le principe est simple. Bloquer les transmissions entre la manette et l’appareil pour que le pilote n’ait plus aucune maitrise de son engin.
Risques
Toutes ces « techniques », aussi efficaces soient-elles, semblent pourtant inenvisageables à Paris. A chaque fois, l’aéronef peut chuter lourdement au sol. Un risque que les autorités ne peuvent pas prendre au-dessus d’une agglomération. Pendant le survol des centrales nucléaires, l’armée ne s’était d’ailleurs pas risquée à de telles pratiques. L’autre solution serait tout simplement de suivre le drone jusqu’à son pilote. Mais les radars ne sont pas assez puissants pour pouvoir suivre un aussi petit engin. Quant à lancer une course-poursuite aérienne, les aéronefs étant équipés d’une caméra, le pilote n’aurait qu’à abandonner le sien pour ne pas être pris la main dans le sac.
A l’origine, les recherches concernant la neutralisation des drones visaient une utilisation militaire. Les drones étant de plus en plus employés pour la surveillance, l’espionnage ou, à un échelon supérieur, aux bombardements. Bien loin des simples survols parisiens donc…