Réforme territoriale : les régions Pays de la Loire et Poitou-Charentes étudient leur fusion
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Parti socialiste - flickr
Premier acte de la réforme territoriale, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et ancienne présidente de la région Poitou-Charentes, envisage une fusion avec les Pays de la Loire. Une hypothèse qui plait aux deux présidents de régions.
Début des tractations pour la réforme territoriale souhaitée par le gouvernement. La région Pays de la Loire et celle de Poitou-Charentes ont saisi les deux conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (Ceser) dans l’optique d’étudier une future fusion. « La façade atlantique représente un atout commun qui pourrait favoriser des convergences importantes, et donc permettre cette fusion », justifie le conseil régional des Pays de la Loire dans un communiqué. Un premier cas qui témoigne des futures difficultés politiques pour mettre en place la réforme.
Influence de Ségolène Royal
Au cœur de cette étude : Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie. L’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes n’a pas perdu de son influence dans son fief. Le communiqué précise en effet que « Jacques Auxiette, président de la Région Pays de la Loire, Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, et Jean-François Macaire, président de la Région Poitou-Charentes, se sont rencontrés aujourd’hui pour évoquer la fusion des régions. » Une entrevue où Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, de la réforme de l’Etat et de la Fonction, et André Vallini, pourtant secrétaire d’Etat à la réforme territoriale, sont étrangement absents.
Le PS à la manœuvre
Cette soudaine anticipation de la réforme territoriale intervient dans deux régions particulières. La région Poitou-Charentes, comme la région Pays de la Loire, sont toutes les deux présidées par des socialistes : Jean-François Macaire d’un côté, et Jacques Auxiette de l’autre. Et ces deux présidents gagneraient à fusionner leur territoire.
Dans la région Poitou-Charentes d’abord. Le gouvernement envisageait, à l’origine, une fusion avec l’Aquitaine, au Sud. Une région également dirigée par un socialiste, Alain Rousset, mais dont la préfecture, Bordeaux est aux mains d’Alain Juppé (UMP), particulièrement influent dans la région. Dominique Bussereau, député UMP de Charente-Maritime, critiquait sur Twitter une manœuvre politique de Ségolène Royal.
l'avenir de Poitou-Charentes est aquitain avec Bordeaux.Mais SR redoute le leadership au PS d'ARousset et A Juppé D'où la fuite à l'Ouest!
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 21 Mai 2014
Eviter la fragmentation des Pays de la Loire
Dans la région Pays de la Loire, l’objectif est clair : éviter un démembrement annoncé dans une carte dévoilée dans la presse dans le cadre d’une « France à douze régions ». Le département de Loire-Atlantique aurait rejoint la Bretagne, celui de la Vendée la région fusionnée Aquitaine-Poitou-Limousin, et les autres (Sarthe, Mayenne et Maine et Loire) auraient rallié une grande région Centre. Une fragmentation que Jacques Auxiette dénonce ouvertement. Si sa région et celle du Poitou-Charentes fusionnaient, cela enterrerait le projet de démembrement des Pays de la Loire et lui permettrait de ne pas céder Nantes, préfecture de la région, à la Bretagne.