Vacances des ministres : ne vous éloignez pas trop du bord !

Pas trop long. Pas trop loin. Pour leurs congés estivaux les membres du gouvernement ont pour consigne de faire simple. Dans le rôle du G.O pas gentil, François Hollande. Le président a ordonné aux ministres d'éviter tout comportement qui pourrait être sujet à la critique de l'opposition ou à l'incompréhension des Français. Depuis la jurisprudence MAM – fin 2010, Michèle Alliot-Marie avait fait du tourisme dans une Tunisie en proie aux contestations annonçant le Printemps arabe – les ministres savent que, même chaussés de tongs, ils n'en demeurent pas moins ministres : ils doivent faire attention.

On se souviendra aussi du pêché originel de la présidence Sarkozy. Juste après son élection, le petit neuilléen avait bronzé sur le vaste pont du yacht de Vincent Bolloré. Un comportement si peu présidentiel, tellement jet set, qu'il a conforté les Français hostiles à Sarko l'américain dans leur opinion et qu'il a rendu sceptique le petit peuple de droite qui l'avait imprudemment soutenu. Une faute présidentielle grave que chacun se gardera désormais de commettre.

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Au Fort Brégançon, résidence d'été – et d'État – des présidents de la République, on ne peut reprocher la même vulgarité que la poupe d'un bateau de plaisance de milliardaire : c'est le grand De Gaulle qui en a inauguré l'usage. Pourtant, l'année passée, le séjour – certes en pleine crise économique – de François Hollande au fort n'avait pas été compris. En tout cas, une polémique était née. Alors, cette année, le chef de l'État ne prêtera pas le flanc aux critiques : les ministres peuvent partir jusqu'au 19 août mais de préférence en France, histoire de ne jamais être pris en défaut par l'actualité et de rester réactifs.

En outre, l'Élysée informe que Hollande «partira plutôt une semaine» alors que le calendrier lui en permet deux. Surtout, le président et le premier ministre vont s'organiser pour assurer une «permanence du pouvoir». D'ailleurs, Jean-Marc Ayrault fait savoir qu'il se retirera à moins de deux heures de Paris. Provence, Landes, Pyrénées, Pays basque. Les ministres privilégient le soleil du sud. On enviera Michel Sapin – une fois n'est pas coutume, car l'homme à la difficile tâche d'être ministre de l'Emploi – qui a avoué vouloir s'adonner à la pêche au bar sur les bords de l'Ile d'Yeu. Jean-Luc Mélenchon traversera carrément l'océan pour rendre visite à ses campañeros d'Amérique du Sud mais lui... n'est pas au gouvernement.

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