France Politique

Affaire Cahuzac : la réunion du 16 janvier au centre de toutes les attentions

Publié le  Par Gaspar S.

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jmayrault - flickr

La deuxième audition de Jérôme Cahuzac à l'Assemblée nationale a mis en lumière des contradictions avec les déclarations de Pierre Moscovici. Certains voudraient maintenant que Jean-Marc Ayrault soit entendu.

De la réunion du 16 janvier, qui aurait rassemblé plusieurs ministres – dont Jérôme Cahuzac – autour de François Hollande, l'ancien ministre du Budget n'a «aucun souvenir». C'est ce qu'a plusieurs fois répété Jérôme Cahuzac aux membres de la commission d'enquête sur l'affaire. Il a également déclaré qu'un tel type de réunion – plusieurs membres du gouvernement avec le chef de l'Etat à l'issu du Conseil des ministres – n'était pas assez anodin pour pouvoir être ainsi oublié. Il résume donc, selon une formule biscornue : «Selon moi, cette réunion n’a pas eu lieu.»

 

Pour mémoire : Cahuzac de retour à l'Assemblée pour une nouvelle audition [vidéo].

 

En réponse aux réactions des députés que se questionnaient sur l'«amnésie» d'un ancien ministre capable, selon Gérald Darmanin (UMP), «de se souvenir de la TVA sur la filière bois», Jérôme Cahuzac a lancé qu'il était inutile d'user d'«ironie». «A aucun moment, je n’ai été associé aux questions posées [à l'administration suisse dans le cadre de l'enquète]», a-t-il ensuite assuré.

 

Le 16 juillet dernier, lors de sa propre audition, Pierre Moscovici avait lui confirmé qu'une réunion entre François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Jérôme Cahuzac et lui-même avait bien eu lieu, certainement pour informer le ministre du Budget de la demande d'entraide administrative formulée à la Suisse. L'actuel ministre de l'Economie avait parlé d'un brève «rencontre» dans une salle de l'Elysée jouxtant la salle du Conseil. Il avait aussi assuré que Cahuzac n'avait pas été «associé» à la procédure. Cependant, la présence de ministre fraudeur à cette entrevue à quatre remet en cause le principe de la «muraille de Chine» qu'avait décrit Moscovici pour définir l'éloignement de Jérôme Cahuzac de la procédure d'enquète interne.

 

Pour mémoire : Affaire Cahuzac : Moscovici prolonge son audition par voie de presse.

 

En somme, des zones d'ombres subsistent. En conséquence, des membres de la commission ont émis le souhait d'organiser une confrontation entre Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac afin de concevoir qui dit vrai. Avouons que la scène où s'opposerait un ministre en exercice à l'ancien ministre fraudeur, en plus d'apporter des éclaircissement, ne manquerait pas d'un certain sel... Par ailleurs, des élus UMP – dont Nathalie Kosciusko-Morizet, député de l'Essonne – sentant qu'il y a là matière à mettre en difficulté Matignon – et par-là l'Élysée – demande à ce que Jean-Marc Ayrault soit lui même écouté par la commission d'enquête. Son président, Charles de Courson avait déjà mis en cause Ayrault en estimant que celui-ci «aurait pu prendre la décision d'écarter plus tôt» son ministre du Budget.







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