Le FN jubile en privé.

Marine Le Pen attendait cette défaite qu'elle prédisait d'ailleurs depuis plusieurs mois, et en privé les cadres du Front National peuvent se réjouir, car c'est bien une véritable opportunité politique en or qui se situe devant eux. Face à la débâcle de l'UMP, le Front National espère pouvoir se positionner en pôle majeur de la droite, grâce notamment à un futur possible bon score aux élections législatives.

"C'est Nicolas Sarkozy qui a participé à la victoire de François Hollande" a commenté l'ancienne candidate à la présidentielle, qui accuse les deux hommes de n'être que des siamois de la politique, mais qui a aussi imputé la responsabilité de cet échec aux cadres de l'UMP qui n'ont pas voulu appeler à voter pour l'extrême-droite en cas de duel FN-PS aux législatives. "Nicolas Sarkozy n'a jamais eu la moindre chance" a estimé la députée européenne, pour qui "et s'ils l'ont eue, les responsables UMP l'ont immédiatement tuée en refusant d'appeler à voter pour un candidat de la vague bleue marine quand ceux-ci arriveraient en tête".

Pour Jean-Marie Le Pen en revanche, celui-ci se dit satisfait de la défaite de Nicolas Sarkozy même si "je ne me réjouis pas de la victoire d'un autre adversaire". "Il y avait un phénomène d'allergie entre lui et le peuple français" a-t-il également commenté. Pour le Front National cependant, l'enjeu sera avant tout de tenter une OPA sur la droite républicaine qui risque de se déchirer dans les méandres de la défaite, entre membres de la droite populaire qui ne seraient pas hostiles à des alliances locales avec l'extrême-droite, et des centristes résolument hostiles à une telle idée. Pour Marine Le Pen, la partie qui se joue entre aujourd'hui et les élections législatives sera très important pour l'avenir de son parti, mais en tout cas, avec la défaite du président sortant, une première étape a été franchie.