La défaite de Nicolas Sarkozy.
Publié le Par Jennifer Declémy
La défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, même si elle était prévisible, s'explique surtout par plusieurs raisons, et par la fin de sa campagne, très controversée.
Il y a cru jusqu'au bout, alors que dans son propre camp on se préparait déjà à l'enterrer et que tous les sondages le donnaient perdant depuis plus d'un an. Jusqu'au bout Nicolas Sarkozy espérait qu'un sursaut lui permettrait de l'emporter à l'arrachée. Ce week-end il évoquait même une victoire à la Georges Bush en 2000, quand les résultats du scrutin américain se firent attendre pendant plusieurs semaines tant le vote était serré. Pourtant, sa défaite aujourd'hui s'explique par toute une série de raisons.
Deuxième président de la république à ne pas être réélu au terme de son mandat, Nicolas Sarkozy a connu un quinquennat très chaotique, traversé par des crises économiques d'une rare violence, mais il a aussi et surtout fait l'objet de nombreuses critiques, de nombreux scandales et polémiques. De plus, beaucoup ont dénoncé la dérive droitière de sa présidence puis de sa fin de campagne qui avait pour objectif de reconquérir les électeurs de Marine Le Pen et qui a rebuté bon nombre de centristes, comme François Bayrou qui a d'ailleurs déclaré qu'il voterait pour le candidat socialiste dans l'entre-deux tours.
La campagne de Nicolas Sarkozy, qui a également démarré bien plus tard que celle de son rival de gauche, presqu'un an plus tard, n'a pas non plus réussi à porter un projet suffisamment convaincant aux yeux des français. Alternant sans cesse entre une rhétorique très droitière et une rhétorique centriste, le président sortant n'avait pas non plus à disposition un programme présidentiel fort qui permette d'oublier son bilan, qu'il a véritablement trainé derrière lui et qui lui cause aujourd'hui encore beaucoup de tort.
S'il obtient à ce second tour un score bien plus honorable que ce qui était prévu, Nicolas Sarkozy laisse cependant derrière lui une majorité brisée entre plusieurs tendances qui auront bien du mal à cohabiter dans la cohérence dans une configuration où ils se situent dans l'opposition à la gauche.