Jean-Marc Ayrault,Premier Ministre de François Hollande.

Son nom circulait déjà depuis des semaines, Jean-Pierre Jouyet avait vendu la mèche ce matin : c'est donc bien Jean-Marc Ayrault qui va entrer à Matignon dès demain pour diriger la France aux côtés de François Hollande. Discret, peu connu, affable et loyal, le maire de Nantes semblait presque être le choix obligé pour le nouveau président qui voulait s'entourer de quelqu'un de confiance.

Jusqu'à récemment on pressentait plutôt Martine Aubry ou Pierre Moscovici, mais début avril, François Hollande laisse échapper quelques paroles sur l'émission de télévision des paroles et des actes qui jettent une nouvelle lumière sur le nom du futur Premier Ministre. Quelqu’un avec qui il s’entendrait bien, qui connait bien les rouages de la machine socialiste et qui connait bien les députés. Ces trois petites phrases ont aussitôt remis Jean-Marc Ayrault au cœur des pronostics, lui qui est à la tête du groupe socialiste à l’Assemblée nationale depuis 1997. Maire de Nantes depuis 1989, trois ans après avoir conquis son premier mandat de député, l’homme est connu pour être un excellent connaisseur de l’Allemagne, ce qui se révèle un atout considérable dans le contexte européen dans lequel nous nous trouvons.

Un point qui joue en sa faveur, c’est aussi sa grande proximité avec François Hollande qu’il suit depuis des années déjà, et qui garantirait une entente cordiale au sommet de l’état. Fin connaisseur de la décentralisation, il est cependant peu charismatique et n’a jamais été ministre. Il a également de très mauvaises relations avec les écologistes qui pourraient entrer au Gouvernement en cas de victoire.

Mais l’homme, qui joue le rôle de conseiller spécial dans la campagne de François Hollande, est aussi celui qui travaille en coulisses sur le comment se dérouleraient les premiers mois de Gouvernement, en faisant remonter notes et études en tout genre. Et en campagne, pendant les meetings, il ne cesse d’ailleurs de marteler quelle serait la feuille de route du Gouvernement durant les premiers mois au pouvoir. Comme s’il y était déjà…

Officiellement  le maire de Nantes refusait de parler de cette possibilité jusqu'à ce que son nom soit dévoilé, d’autant plus que d’autres concurrents se trouvaient sur sa route : Martine Aubry tout d’abord, sa concurrente la plus sérieuse, mais aussi Pierre Moscovici, Michel Sapin ou Manuel Valls. Cependant, Jean-Marc Ayrault disposait du soutien officiel du Président du Sénat socialiste, Jean-Pierre Bel, qui a estimé récemment que « Jean-Marc Ayrault a toutes les capacités pour Matignon ». Un support important pour de la part d’un élu qui est un des premiers collaborateurs du Premier Ministre…