Présidentielle : déception du Front de Gauche.

Il avait effectué une montée en puissance rapide dans les sondages et intentions de vote, dépassant même dans certains la candidate de l’extrême-droite. Cependant, l’effet vote utile aura joué à plein pot et Jean-Luc Mélenchon a obtenu hier soir un score bien en-deçà de ses espérances.

La déception primait hier soir parmi les militants et sympathisants du Front de Gauche qui, bien que néanmoins heureux d’obtenir un score à deux chiffres, n’ont pas digéré être dépassé par Marine Le Pen, dont le score trop élevé leur fait peur. Cependant, la lutte ne fait que commencer pour ce mouvement politique.

« Nous aurons été la force politique nouvelle, la seule qui ait percé et qui soit née dans cette élection » s’est à moitié réjoui le candidat hier soir, en direct de la place de Stalingrad, malgré la déception évidente qui se peignait sur son visage, qui portait moins sur son score que celui de Marine Le Pen, contre qui Jean-Luc Mélenchon avait activement mené campagne.

« L’extrême-droite est à haut niveau » s’est-il alarmé, reprochant à certains de ses concurrents et rivaux de ne pas l’avoir aidé dans cette lutte contre le Front National. « Nous avons donc eu raison de concentrer notre campagne sur l’analyse et la critique radicale des propositions du FN. Si nous ne l’avions pas fait, peut-être le résultat de ce soir serait-il encore plus alarmant ».

Comme il l’avait déjà annoncé auparavant, Jean-Luc Mélenchon a rapidement appelé à voter François Hollande au second tour, malgré l’absence évidente d’enthousiasme que cela suscite parmi ses troupes. Pourtant le message était clair : « je vous appelle à vous rassembler le 6 mai sans rien demander en échange pour battre Sarkozy » a-t-il martelé, « je vous demande de ne pas traîner les pieds, je vous demande de vous mobiliser comme s’il s’agissait de me faire gagner moi-même l’élection présidentielle ». Mais malgré cet appel net à battre Nicolas Sarkozy, le Front de Gauche a répété hier soir à envi que ces déclarations ne constituaient nullement un blanc-seing pour François Hollande. Si celui-ci gagne l’élection présidentielle, le Front de Gauche, sans doute en compagnie du NPA, se prépare déjà à continuer la lutte sur le front social. Et prépare déjà les prochaines élections.