Présidentielle : Eva Joly s'attaque aux Le Pen
Publié le Par Jennifer Declémy
Après ses attaques contre l'héritage de Jean-Marie Le Pen, la candidate Europe Ecologie récidive, malgré la plainte déposée par l'héritière de Montretout.
Entre les verts et les frontistes c'est désormais la guerre, et c'est Eva Joly la première qui a dégainé les munitions. En déclarant ouvertement hier au matin, au micro de Jean-Jacques Bourdin, que Marine Le Pen et son père avaient hérité d'argent dans des circonstances extrêmement douteuses, et que la candidate d'extrême-droite n'avait donc aucune leçon à donner à personne, l'ancienne juge d'instruction s'est attiré l'ire du clan le Pen, qui réplique avec son arme habituelle, à savoir le prétoire.
"Elle dit que j'ai extorqué mon héritage" s'insurge celle qui veut représenter les ouvriers en vivant dans un château et qui se satisfait de "prendre quelques sous à la députée européenne". La polémique en question porte sur l'héritage de la famille Lambert, qu'a reçu Jean-Marie Le Pen dans les années 1970, mais qui a suscité un conflit avec la famille de ce dernier, finalement règle par une solution à l'amiable.
Pourtant, la candidate persiste et signe, "il y avait des héritiers Lambert et cette succession est tout à fait contestée (...) il est important que quelqu'un rappelle (...) qu'elle vit dans un château et je rappelle l'origine de ce château. C'est une héritière de la fortune et du parti" explique l'ancienne juge, qui invoque ces attaques presque comme un devoir moral, "c'est mon devoir de rappeler qui est Marine Le Pen, d'où elle vient et ce qu'elle porte".
Pour l'héritière en question, les accusations ne passent pas, d'autant plus que "elle n'a aucune excuse puisqu'elle est juge d'instruction. Elle savait pertinemment la portée des propos qu'elle a tenus" et la candidate du FN prédit donc "une condamnation par les tribunaux pour diffamation", très vite si c'est possible et avant le premier tour, histoire de pouvoir se poser en victime auprès des électeurs.