Anne Hidalgo prend ses distances avec le gouvernement

Anne Hidalgo a beau être dans le camp du gouvernement, elle n’a pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds. « Je saurai me montrer particulièrement ferme pour défendre les intérêts des Parisiens », avertit-elle dans une interview au journal Le Monde. En ligne de mire : la baisse des dotations de l’Etat pour les collectivités locales. Une décision gouvernementale qu’elle entend « discuter point par point en mettant dans la balance les nombreux domaines dans lesquels l’Etat ne remplit pas ses obligations vis-à-vis de la capitale ».

Capacité d’investissement

Et la nouvelle maire de Paris, plutôt distante avec Jean-Marc Ayrault, ne compte pas non plus faire de concessions au nouveau premier ministre, avec qui elle est plus proche, même si elle a « envie que Manuel Valls réussisse ». L’élue se place en chef de file des municipalités. « Il est très important que le gouvernement n’entrave pas la capacité d’investissement des collectivités », affirme-t-elle.  L’édile défend particulièrement sa ville et les Parisiens à qui elle doit « une absolue fidélité » : « L’investissement à Paris génère 30 000 emplois par an. […] Nous avons besoin de garder notre capacité à investir pour tenir notre rang dans la compétition mondiale. Si ce n’était pas le cas, cela aurait des répercussions sur le pays tout entier. Je compte le rappeler fermement ».

Pas de hausse d’impôts

Des discussions avec le gouvernement dépendra l'une de ses promesses de campagne. Anne Hidalgo le réaffirme : elle n’augmentera pas les impôts. Pour cela, elle compte « dégager de nouvelles marges de manœuvre au profit des services publics de proximité », avant de citer en exemple son équipe réduite d’adjoints et de collaborateurs. Anne Hidalgo invite ses détracteurs à se référer à son programme de campagne dans lequel le financement est détaillé.

Parc automobile électrique

Autre promesse de campagne : mettre fin au tout diesel dans la capitale. Et là aussi, la maire compte discuter avec les autorités nationales pour « mettre fin aux mesures de soutien au diesel » et pour soutenir « une fiscalité qui encourage les véhicules électriques ». A Paris, la première femme maire de Paris va reprendre les discussions avec le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) et la Région pour poursuivre la commande de 300 bus diesel. L’ancienne adjointe de Bertrand Delanoë croit en effet que la transformation du parc automobile français passe par « la commande publique », car dès qu’il y en a une, « il y a une réponse industrielle » assure-t-elle.