Le Grand débat des municipales : « Il faut servir Paris et non s’en servir » (Anne Hidalgo)
Publié le Par Roxane Bayle
Britchi Mirela - Wikimedia
Les cinq candidats à la mairie de Paris se sont affrontés hier soir sur des thèmes chers aux Parisiens : logement, sécurité, transports…
Si c’était un débat assez nourri, ça a surtout été une bataille de chiffres mercredi soir sur LCI : sur la sécurité de Paris, où l’ensemble des candidats ont commencé par accuser une baisse des effectifs dans la police, plus exactement « 1500 » selon Anne Hidalgo, décidé durant le mandat de Nicolas Sarkozy à la présidence. « Faux » répond Nathalie Kosciusko-Morizet, alors ministre de l’Ecologie : « Un mensonge répété ne fait pas la vérité ». Si la candidate UMP veut doubler les caméras de vidéosurveillance, au nombre de 30000 actuellement, elle s’oppose aux candidats écologistes et du Front de gauche, qui veulent envoyer des personnes sur le terrain : « Dans nos quartiers, on a plus besoin de remettre de l’humain » pour Danièle Simmonet (FG). NKM n’a pas manqué de faire une petite pique à l’encontre de la salle de shoot prévue près de la Gare du Nord. Elle dit les policiers « inquiets ».
Il faut « une grande politique de transports en commun » (Walland de Saint-Just)
Au niveau des transports, les propositions ont été plus variées : la question du RER B a été habilement esquivée pour parler des moyens de transports « doux » dont le vélo : Anne Hidalgo promet un doublement des pistes cyclables quand NKM veut les séparer des couloirs de bus, qu’elle juge « trop dangereux ». Pour le candidat écologiste, Christophe Najdovski, il faut privilégier le tramway : il faut « faire revenir des tramways à Paris, le long de la Seine ». Les projets de piétonnisation de certains quartiers de la capitale, notamment celui de l’avenue Foch, ont fait bondir le candidat du Front National, Walland de Saint-Just : « Vous voulez sanctuariser plusieurs arrondissements de Paris » accuse-t-il. Pour lui, la voiture reste le moyen de transport privilégié des travailleurs qui « viennent de loin ». Il prévoit donc de créer 35000 places de parkings supplémentaires et de rouvrir les voies sur berges à la circulation.
0% d'augmentation d’impôts, baisse des effectifs à la mairie
Après plusieurs années de hausses d’impôts, tous les candidats se sont engagés à ne pas les augmenter durant leurs candidatures, à l’exception de Walland de Saint-Just, qui veut les faire baisser de 2,2% par an. Pour le candidat écologiste, Christophe Najdovski, il est important de les redistribuer ailleurs, notamment dans des structures de quartiers : il faut « donner la priorité aux investissements de proximité » réclame-t-il. Une fois encore, NKM s’est retrouvée isolée quand elle a proposé de réduire les effectifs de la ville de Paris : « NKM veut faire un plan social pour la ville de Paris » ironise Anne Hidalgo avant de l’attaquer sur son bilan à Longjumeau.
Entre 5000 et 6000 nouvelles places en crèche
Enfin, tous promettent de créer des logements dans la ville : si, pour NKM, il faudrait faire revenir les classes moyennes à Paris, pour Danièle Simmonet, il est d’abord préférable de faire baisser les loyers, tout en révisant la réforme Duflot : il faut une véritable « loi d’encadrement à la baisse des loyers » matraque-telle. Si Christophe Najdovski a défendu la réforme de l’ancienne présidente de son parti, il a proposé une autre alternative « 0% logements vacants, 0% bureaux vacants » : le candidat souhaiterait transformer les milliers de bureaux vides de la capitale en logements. Les places dans les crèches ont également été sujettes à débat. Si Anne Hidalgo en promet 5000 supplémentaire, certains internautes s’en sont offusqués, estimant que la mairie de Paris, en 10 ans, avait eu le temps de les créer. NKM quant à elle, promet un service de crèche d’urgence.